TOME I – NOTIONS ESSENTIELLES

 

I – Le pouvoir.

A – Origine du pouvoir.

On a parfois considéré qu’il existe un pouvoir constituant. C’est inepte. Le constituant ne peut avoir de pouvoir puisque son impuissance est proportionnelle à l’importance de ce qu’il constitue. Si jamais vous en doutez, considérez seulement votre impuissance à destituer un souverain corrompu ou même un de ses collaborateurs en obtenant sa démission. Il peut vous rire au nez un doigt (si vous avez de la chance) dans votre cul, il sera là encore demain. Alors, vous voyez bien.

L’origine du pouvoir se situe chez le père. Ce qui est vrai pour Jésus l’est aussi pour les souverains africains, les présidents de l’EPAD et les marchands d’armes, sans oublier les aventuriers du siècle qui défendent l’empire constitué par papa des agressions sournoise de l’État vampire aux mains de la racaille bolchévique gavée de bière même pas belge et de star academy.

 

B – Nature du pouvoir

Le pouvoir est en fait triple comme chacun le sait. Il a trois composantes qui sont :

– le pouvoir répressif ;

– le pouvoir expéditif ;

– le pouvoir fiduciaire.

 

C – Équilibre des pouvoirs

Montesquieu a un jour songé que le fonctionnement des pouvoirs publics ne pouvait être assuré qu’à condition que les trois pouvoirs soient séparés (qu’ils puissent se tirer dans les pattes) et équilibré (avec la même force).

C’est ridicule. D’ailleurs Montesquieu lui même a arrêté de frimer avec ses théories pour finir sur un billet de banque qu’on a lui-même oublié. Et puis surtout considérez un peu l’admirable harmonie d’un pouvoir fiduciaire au dessus des autres :

Prenez un juge ambitieux. Approché par des puissants, il sentira l’odeur de l’argent (on sait depuis quelques temps déjà que l’argent a une odeur : celle du sexe ce n’est pas gentil de m’obliger à le rappeler). Ainsi appâté, pour plaire au nouvel objet de son désir, il cessera de transmettre (par exemple à la Cour de cassation) ou encore à un juge d’instruction. Au pire de son zèle, il demandera un non-lieu.

Qu’observe-t-on ? Eh bien que lorsque la Courroye ne transmet plus, c’est toute la machine judiciaire qui est en panne. Et que quand la machine judiciaire est en panne, la caravane passe.

Et elle passe quoi Debré ? Elle passe la frontière bien sur ! Direction la Rhumanie.

 

II – Inconvénients de l’imbrication des pouvoirs

L’inconvénient de ce système c’est qu’il requiert l’ablation préalable des testicueles du magistrat. Mais ne craignez rien vous qui vous destinez à la profession, l’ablation préalable des scrupules est indolore et a un effet analgésique sur cette seconde opération.

 

III- Le maintien du pouvoir

Le même résultat peut être obtenu sans douleur sur le constituant. Il suffira pour ça de le gaver de rêves préfabriqués par injection télévisuelle. Le siège de la volonté s’engorge et n’entend plus l’appel de la nature et donc de la rébellion. Cette première injection est toujours indolore, et la plupart du temps sollicitée par le constituant lui-même.

Résultat de cette première étape : le sujet cesse de vouloir être libre pour vouloir baiser des images de mannequins qui n’existent pas, pour avoir un 4×4, un nifone, du fiduciaire, voire à la rigueur (un cas somme toute assez fréquent) pour prendre la place du constitué et ainsi développer son aura fiduciaire. La plupart du temps cependant, il se contentera tout simplement de pouvoir continuer à se gaver de pétasses premier prix et d’images colorées pour ainsi débrancher une fois pour toute son encombrant cerveau.

Ainsi, nul besoin d’ablation. Les »noix » (c’est le cas de le dire) se racornissent et flétrissent pour finalement tomber comme à l’automne. L’opération inverse reste curieusement possible.

Une fois la procédure systématisée, le fiduciaire peut librement s’installer aux reines avec l’accord tacite de tout ce petit monde bien content de ne plus avoir à se prendre en main et d’avoir quelqu’un à blâmer quand ça va mal–la crise étant le nouveau nom de la mauvaise récolte, et Sarkozy celui d’un demi-dieu des moissons interchangeable.

 

 

La prochaine fois nous verrons comment faire un noeud coulant dans une foule en colère sans se prendre les pieds dedans et comment nationaliser la dette d’un escroc en faisant transiter l’argent du contribuable par un parti politique. D’ici là, j’ai bien peur qu’aux États-Unis, des enfants meurent des balles qui les protègent de la tyrannie du Roi d’Angleterre, et ce, paraît-il, grâce au pouvoir que leur confère le constituant le plus impuissant qui soit puisque mort depuis deux cents ans environ.